Foutez-vous la paix !

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Ce qui m’a immédiatement interpelée dans ce livre, c’est son titre ! Il y a en effet dans cette invective un peu familière, une résonnance particulière, une note bienveillante. Ce qu’il nous est un jour arrivé de dire aux autres « Foutez-moi la paix ! » pourrait-il donc s’appliquer à nous-mêmes ? Eh bien oui, notre principal persécuteur, c’est souvent nous. Fabrice Midal, professeur de méditation, conférencier et écrivain, nous explique pourquoi et comment ce comportement nous fait du mal dans plusieurs domaines de notre vie, et l’urgence de se foutre la paix pour enfin être plus libres, mieux dans ses relations, plus heureux, et commencer à vivre !

La loi du « toujours plus, jamais assez »

Je ne sais pas vous mais il est vrai que j’ai souvent tendance à me reprocher d’être trop impatiente, trop débordée, trop stressée, trop ceci et trop cela. Et alors, forcément, j’aimerais être plus patiente, plus disponible, plus apaisée, plus ceci et plus cela… Et si on apprenait tout simplement à s’accepter tel que l’on est. Ce serait déjà bien non ?

C’est exactement ce que nous aide à faire Fabrice Midal à travers son cri « Foutez-vous la paix ! », une formule sortie spontanément, lors d’un cours de méditation, devenue depuis une règle d’or dans son apprentissage et qui s’applique à l’intégralité de notre existence.

L’objectif : s’accepter tel que l’on est

Dans le chapitre « Cessez d’obéir », Fabrice Midal nous enjoint à sortir des cadres « modèles » que nous nous imposons, de suivre aveuglément les règles dictées par l’éducation, l’école, la société, afin de laisser davantage s’exprimer notre créativité. Le but ici n’est pas de désobéir ni de se mettre hors-la-loi mais juste de se permettre d’oser dépasser du cadre pour mieux être nous-mêmes. Permettons aussi à nos enfants de déborder, d’improviser, nous leur rendrons service. Pourquoi ? Parce que dans cette société en pleine mutation, ou tout bouge, change, évolue, à la vitesse de la lumière, il leur faudra une capacité d’adaptation encore plus importante que la nôtre. Aujourd’hui, face à l’évolution du marché du travail, nous acceptons déjà de nous remettre en question, de nous former, de changer de métier. Ce sera encore plus vrai demain. Comment s’adapter si l’on a grandi, cloîtré dans des habitudes, des règles rigides ? Sortir du cadre nous permet de découvrir des ressources intérieures insoupçonnées. Le changement nous fait grandir !

C’est un peu le même message contenu dans le chapitre « Cessez d’être sage » dans lequel Fabrice Midal nous incite à arrêter de chercher la sagesse à l’extérieur, puisqu’elle est là, juste sous notre nez, à l’intérieur de nous. Il explique que la sagesse ne consiste pas à ne plus rien ressentir, à devenir irréprochable, constamment zen. Non, la sagesse consiste d’abord à accepter l’être imparfait que nous sommes. Une notion revisitée dans le chapitre « Cessez de vouloir être parfait » qui, j’en suis sûre, résonnera en chacun de vous !

Dans le même ordre d’idées, vous trouverez d’excellentes raisons de cesser d’être calme, de vous réfréner, d’être passif, de chercher à tout comprendre, de rationaliser, de vous comparer, d’avoir honte de vous, de vous torturer, de vouloir aimer…

Seul le dernier chapitre ne m’a pas vraiment convaincue. Il y est question de cesser de discipliner nos enfants. J’entends bien toute la bienveillance et l’intelligence des principes qu’il y a derrière cette injonction. Sauf que, comme le dit la formule : « avant, on a des principes, ensuite, on a des enfants ». J’ai trop vu ces dernières années, « sévir » des enfants peu disciplinés, dans le but initial très honorable, de les laisser s’exprimer et s’épanouir. Sauf qu’à trop être « libre » l’enfant finit par manquer de repères. Cet enfant roi, comme on l’appelle, se comporte bien souvent comme un mini tyran, plus que comme un bon souverain. Le risque alors pour les parents est bien de subir une forme d’esclavage. Très peu pour moi. Je discute énormément avec ma fille. Je lui permets autant que possible de s’exprimer avec ses mots, ses crayons, sa peinture, nos jeux, nos histoires, celles qu’on commente et celles qu’on invente ensemble. Je ne la force jamais à finir son assiette, ni à manger des choses qu’elle n’aime pas, ni à embrasser les gens pour dire bonjour… Parallèlement, il y a des choses sur lesquelles je ne transige pas comme la politesse et le respect de l’autre… Et, avec un comportement trop permissif, à mon sens, rien n’est possible. Un enfant se construit aussi, sans violence bien sûr, mais à travers des règles et une certaine forme de discipline. Et, oui, il m’arrive de m’énerver, de crier, de négocier… J’accepte d’être cette maman imparfaite qui fait de son mieux.

 La méditation comme un moyen de se foutre la paix !

L’auteur insiste tout au long de l’ouvrage sur le fait que la méditation ne doit pas être un exercice obligatoirement régulier, ni une posture douloureuse, ni une série de règles à respecter. Lorsque nous commençons à méditer, et j’en ai fait les frais, nous nous posons des dizaines de questions et, surtout, nous nous faisons beaucoup trop de reproches: suis-je bien installée ? C’est bien comme ça ? Je pense à trop de choses, je ne devrais pas ! Je n’y arrive pas ! J’ai mal au dos ! Je n’ai pas médité assez longtemps mais je n’ai plus le temps… etc.

C’est là que le « Foutez-vous la paix ! » de Fabrice Midal peut nous aider à méditer plus facilement car il nous déculpabilise, il nous offre à voir la méditation comme un moment agréable qui nous appartient. Une parenthèse pendant laquelle, tout simplement, nous n’avons rien à faire. Etre là, écouter ce qui se passe autour de nous, en pleine présence, et non « en pleine conscience », qui pour l’auteur induit l’utilisation du mental. Personnellement, cette notion de « pleine présence » me parle davantage. On comprend mieux l’intérêt d’être juste là, présent à ce qui est, ce que l’on entend, sent, ressent. Il est question ici de corps et de sensorialité pas de mental, ni d’esprit, ni de conscience. Et si un jour on ne parvient pas à entrer dans un état méditatif ? On laisse tomber. Si on n’a que 10 minutes devant nous ? C’est déjà bien. Si on ne peut pas méditer tous les jours ? Ce n’est pas grave. L’important est d’y prendre du plaisir pour avoir envie d’y retourner. C’est mon cas aujourd’hui parce que j’ai trouvé MA méthode, celle qui me correspond. Une fois de plus, sortons du cadre enseigné par les livres et les professeurs et créons, à partir de ce que nous aimons faire, de ce qui nous fait du bien, notre propre séance. Personnellement, mes séances de méditation se sont construites autour de mes cours d’Ashtanga yoga et de ma formation Reiki. Un mélange de respiration profonde et de visualisation qui m’aide à m’ancrer, me centrer, puis une ouverture sensorielle à ce qui se joue autour de moi. J’y prends beaucoup de plaisir.

Voilà un ouvrage dont l’intégralité du contenu est parfaitement résumé dans le titre ! Avec son « Foutez-vous la paix », Fabrice Midal nous aide à nous diriger vers plus de sérénité.

Site de Fabrice Midal : https://www.fabricemidal.com/

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